J’ai rencontré
un nombre de traductions des propos de Rabia Al Adawiya. Pour autant, je ne
puis cacher mon insatisfaction à leurs égards, car ici encore le Verbe mystique
s’est rendu dans la platitude des phrases incapables de monter au Ciel. Or, la
parole des mystiques pèse d’un poids plus lourd que leurs phrasés. Je propose
ici une traduction de la lamentation célèbre de Rabi’a, celle dite « Je t’aime
de deux Amours ». Deux amours, c’est-à-dire, n’est-ce pas que c’est
de l’amour entre deux êtres qu’Il transparaît sans pouvoir se cacher ? Ainsi
donc ne sera jamais évacué ici l’amour de nos chairs incarnées. De celles-ci l’origine
commence à déborder : le Principe d’Amour de ce Dieu qui se fasse ce secret d’amour
qui ne se révèle qu’au milieu de la Nuit – Nuit des Temps, fût-il, nuit de
beuverie et de vin. Des deux amours naissent alors le troisième, non dit, mais
à jamais chuchoter : la Gloire Éternelle.
*
* *
« L'Amour ne naît que quand aura apparu Ton Amour dans la Nuit des
Temps
Quand mon cœur se surprend de ne pouvoir aimer autrement qu’ainsi
Hier, je m'étais éveillée à son cri
Cet œil qui voit les voiles du cœur que nous ne saurons ignorer
Je T'aime de ces deux Amours
Celui de la Passion
Et celui de l’Être
De la Passion,
Car mon cœur ne pourra que désirer ce Désir primordial de Ta Face
De l’Être,
Car tel est sa chair
Et ce n'est qu'ainsi que les vérités se fassent déclarations
Pourtant, mon être incarné n’y est pour rien dans la prolifération de ces
paroles
Mais des deux Amours, il ne saura que naître la Beauté et la Gloire Eternelle »
Rabia Al Adawiya
Traduction : Riyad
Dookhy (Dr).
عرفت
الهوى من عرفت هواك
أغلقت
قلبي عمن عداك
وقمت
أناجيك يا من ترى
خفايا
القلوب ولسنا نرى
أحبك
حبين
حب
الهوى وحباً لأنك أهل لذاك
فأما
الذى هو حب الهوى
فشغلى
بذكرك عمن سواك
وأما
الذى أنت أهل له
فكشفك
لى الحجب حتى أراك
فلا
الحمد في
ذا
ولا ذاك لي
ولكن
لك الحمد في ذا وذاك
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