samedi 13 février 2016

Gloses sur Hafèz 01






Hier j’ai bu à sa coupe, dans le silence de la Nuit
Où elle me montra les ombres de la vie
Des amours perdus, c’est elle qui se voulait peindre
Je me rappelle les paroles d’Al Faridh :


« Nous avons bu à la mémoire du Bien-Aimé (Mohammad) un vin qui nous a enivrés avant la création de la vigne [...] ;
Sans son parfum je n’aurais pas trouvé le chemin de ses tavernes.
Le Temps en a si peu conservé qu’il est comme un secret caché au fond des poitrines [...] ;
Si tu n’enivres de ce vin, fût-ce la durée d’une seule heure, le temps sera ton esclave docile [...] ;
Il n'a pas vécu ici-bas celui qui a vécu sans ivresse et celui-là n’a pas de raison qui n’est pas mort de son ivresse »


Comme si je devais y rajouter la remontrance de Hafèz  :
« Dormir, oh Hafèz, tel n’est pas bienséant à la cour de l’Agrément
De la prière de la Nuit, alors que l’aube se pointe »

Oh Hafèz, hier encore, tu vivais la coupe aux lèvres
Sur le chemin de la Bien-Aimée
Nul égarement
Oh Hafèz, ce vin a mûri avec les âges depuis que tu es parti
Nous buvons allègrement alors que la sécheresse qu’annonçait Joseph dans son rêve sévit dans le Monde.

Riyad Dookhy










Notes
*Ibn Al Fâridh, de son « Al-khamriy », « L’Éloge du Vin », traduction Emile Dermenghem, Éditions Véga, Paris, 2002.

*Hafèz Shirazi, de son « Diwan », D242, Edition Hassan Sasani, Kitâb Abân, Téhéran, 1384H.






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